Une Matrix à soi, ou la petite histoire d’une tentative de résurrection

Publié le par Ismaëlle

Spoiler alert : ça sera pas aussi spectaculaire ni instantané que dans le film.

Ismaëlle n’a pas été conçue avec une prise secteur qu’on peut switcher on mode « c’est partiiiii ! » .

Ça aurait pourtant été pratique... J’imagine le kiff : tu chopes la rallonge qui pousse dans tes cheveux (ce qui me vient c’est un genre de multiprise de chez Bricodépot, 5/6 entrées et un interrupteur avec une led orange. Avatar, mais version cheap and casual. Carrément moins sexy, c’est con), tu fais un démêlage sommaire pour ne pas te cramer les pointes, tu te branches sur la première prise murale qui vient, et paf : la magie opère. Le monde du quotidien – qui me concernant a considérablement changé depuis les années qui nous séparent des derniers post, bien plus de pratico-pratique, bien moins de sexitude. L’enfant est arrivé : ce truc qui repeint ton décor en post-it, en tas de linge et en bonhommes patate). Le monde du quotidien, disais-je, grâce à cette prise magique, se met totalement, et instantanément en pause.

Et s’ouvre la bulle du temps pour soi.

Le rêve absolu.

Un switch, et ça se fige, tout d’un seul coup. Sans préavis à donner, sans rien à boucler ou à vérifier avant de partir, sans liste à cocher des trucs à désamorcer pour ne pas qu’ils te pètent à la gueule si tu oublies d’y penser cinq minutes. Le monde du quotidien se met en pause, et s’ouvre autour de soi un espace avec les ingrédients magiques : du temps, de la paix, et une pincée d’énergie. Bibidi bobidou bouuuh ! Nuage de fumée pailletée, et au milieu, l’œil du cyclone de la vie de tous les jours.

Une singularité spatio-temporelle, pour écrire, dérouiller les mots et les phrases, pour chanter dérouiller la voix gorge déployée, pour danser, dérouiller le corps de la pointe des pieds à la surface de ma peau, pour pour pour … pour laisser couler le flot de la vie et du désir, de la contemplation et des élans, à mon propre tempo.

Ma vie est devenue une sorte de gros lait sur le feu. Avec plusieurs casseroles qui mijotent en même temps, dans plusieurs endroits différents : l’enfant, le boulot, le couple, le reste. Ca mijote, ça déborde, ça demande d’y être pour ne pas s’éteindre, ça m’appelle, ça m’attend… de partout.

Alors je rêve de me faire pousser une mèche bricodépot, avec la simplicité d’un interrupteur. La possibilité d’une pause de tout, d’une bulle de temps ; un joker à poser quand bon me semble dans le jeu de la vie quotidienne et gagner à tous les coups un tour de kiffance. La queue du Mickey, en toute discrétion.

Un switch, le contraire d’un choix. On / Off. Parce que mon quotidien, les rires de l’enfant, les yeux de mon homme qui me disent « I’m here, my dear dear one », mon boulot, tout ça tout ça, j’y tiens. Je ne veux pas que ça se casse pendant que je serai ailleurs.

Ce que je voudrais, c’est pouvoir m’absenter sans me sentir attendue... la possibilité d’un interrupteur.

 

D’où l’avertissement préliminaire les amis : je suis humaine, en version tout ce qu’il y a de moins méta-humain. Modèle standard, années 80. Pas de prise secteur.

Passage instantané vers le monde du temps libre, pas en option.

Alors ça risque d’être un peu long et laborieux, pas régulier et chaotique. Mais je vais essayer de trouver les interstices et de forcer les pièces du puzzle pour que ça passe. Au risque que ça frotte un peu sur les bords et même que ça gondole, je vais tenter la résurrection des petites parties de moi qui me manquent. Relancer mon petit monde parallèle, une Matrix à soi.

Ce matin, j’ai bien trouvé deux heures entre 5h30 et 7h30.

Que vogue la galère, le petit navire reprend du large !

 

Nouveauté sur le blog : choisissez le thème du prochain post parmi une petite liste que je dépose en fin d’article. Rassurez-vous, aucun d’entre eux n’a d’intérêt pour l’humanité, et tous sont insignifiants. Des petites cartes postales… celle qui attirera le plus de curiosité fera l’objet du prochain post. J’attends vos réponses en commentaires !

 

Tourniquet des idées de post :

scier 30 liteaux à la main sur un parking : c’est peut-être un détail pour vous, mais pour Ismaëlle ça veut dire beaucoup // Je suis retournée au bal après des années loin des parquets : le kiiiiif ! // Fievel et le nouveau monde, ou comment mon histoire familiale m’a été transmise en message codé

 

 

 

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